Burlesque : derrière le rideau de velours

Burlesque : derrière le rideau de velours

Lorsque Lady Josephine monte sur scène, elle fait bien plus que performer — elle transforme l’espace autour d’elle. Pour la plus récente campagne des fêtes de blush, Lady Josephine a apporté son énergie magnétique derrière les rideaux de velours du Théâtre Le National à Montréal, façonnant une campagne qui célèbre l’art, le mouvement et l’expression de soi. Elle n’est pas seulement interprète, mais aussi conteuse, fondatrice et professeure à Arabesque Burlesque, et incarnation vivante de l’éthique burlesque : audacieuse, glamour, et résolument sûre d’elle.


Dès son arrivée sur le plateau, Josephine est venue avec une collection d’accessoires faits à la main, chacun soigneusement choisi pour enrichir le récit de chaque décor. Le casque argenté qu’elle a conçu, ses chaussures de burlesque serties de strass, ses éventails de plumes spectaculaires, ses gants en maille faits main et ses bijoux argentés contribuaient tous à son aura. Chaque accessoire ajoutait de l’éclat, mais c’est Josephine elle-même qui devenait le centre de chaque plan, imposant sa présence et transformant chaque image en performance théâtrale.

Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours

Lady Josephine : un parcours dans la danse et le burlesque

Nous avons demandé à Josephine de nous parler de son parcours dans l’univers du burlesque :


Comment ton aventure dans le burlesque a-t-elle commencé ? Y a-t-il eu un moment déclencheur qui t’a fait tomber amoureuse de la scène ?


« Ma mère m’a inscrite à des cours de ballet quand j’avais cinq ans parce que je marchais les pieds tournés vers l’intérieur — j’étais “pigeon toed”. Ma grand-mère a été ballerine professionnelle pendant un court moment, donc je suppose que la danse était déjà dans la famille. Je suis devenue une enfant de la danse et j’ai pratiqué plusieurs styles différents jusqu’à l’âge de 11 ou 12 ans.

Burlesque : derrière le rideau de velours

Puis j’étudiais à l’université McGill et, dans un coin de ma tête, la danse me manquait clairement. Mon partenaire de l’époque m’a emmenée à un spectacle de burlesque à Vancouver. Il pensait simplement que j’allais adorer ça, à cause des beaux costumes et parce que j’ai toujours été obsédée par le design. Ce que j’ai vu sur scène m’a offert une façon de retrouver la danse sans que ce soit quelque chose de technique, tu vois ? C’était les endorphines et la liberté d’expression que j’avais toujours aimées dans les cours de danse quand j’étais enfant. J’ai toujours résisté à l’aspect ultra-technique, et détesté l’idée qu’il faut ressembler à une façon très précise. Quand j’ai trouvé le burlesque, c’était une façon de revenir à la danse tout en restant authentiquement moi.


Et puis, à ce moment-là, je vivais avec un groupe de gauchistes. On réparait des vélos et on allait à des manifestations. Même si je m’intégrais en portant du noir déchiré, je cherchais une façon de revenir à l’hyper-féminité que j’avais appréciée plus tôt dans ma vie. Le burlesque semblait être une façon d’être politique, féministe et hyper féminine.


Et je suis vraiment tombée amoureuse du burlesque lorsque j’ai réalisé que c’était un art dans lequel je pouvais assez facilement partager toutes ces grandes idées que j’avais en moi. Où je pouvais utiliser mes mains pour coudre, coller, modeler jusqu’à ce que la chose devienne réelle. J’adore fabriquer de belles choses. »

Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours

Ses performances sont un jeu de contrastes : féroces mais ludiques, hyper féminines mais profondément puissantes. En tant que professeure à Arabesque Burlesque, Josephine aide ses élèves à découvrir la confiance, l’individualité et l’art de dominer une scène. Sa chaîne YouTube est également un espace clé où elle partage à la fois ses créations théâtrales et du contenu lié à ses cours.

« Le burlesque offre de formidables voies pour développer la confiance à travers des moments de réussite. On peut apprendre à prendre plus de place physiquement (et projeter ainsi de l’assurance), puis recevoir immédiatement un retour positif de la part d’une salle pleine de gens très heureux de voir tes fesses. Après cela, développer sa performance demande la volonté d’aller fouiller profondément dans ses tripes et de comprendre son ego. À long terme, une performeuse doit trouver — puis soit accepter, soit changer — les pires parties d’elle-même. Il faut comprendre que cette forme d’art devrait consister à apprendre à se connaître encore et encore. »

Burlesque : derrière le rideau de velours

Évoluer à travers les étapes du burlesque

Quand tu es montée sur scène pour la première fois, que signifiait le burlesque pour toi — et comment ce sens a-t-il évolué au fil des années ?


« Au début, le burlesque était un espace pour être imaginative et pour déjouer les attentes que ma famille avait pour moi. Puis c’est devenu un travail. Et ensuite, c’est revenu en boucle jusqu’à aujourd’hui… où le burlesque signifie guider un public à travers de grandes émotions, être provocatrice et passer des nuits blanches à fabriquer un chapeau extravagant.


Pendant plusieurs années, je gagnais une grande partie de mon revenu grâce au burlesque, et c’était vraiment mon métier. Je faisais beaucoup de spectacles chaque semaine, et je travaillais dans de nombreux “espaces mainstream”, comme des clubs dans le Vieux-Port, des événements corporatifs et des restaurants. Pour ce type de spectacles, on s’attend très souvent à ce qu’une danseuse burlesque soit non seulement mince et blanche, mais aussi féminine d’une manière qui plaît au regard masculin — soumise, coquette et hétéronormative. Et il y a eu une période où je me sentais vraiment puissante dans ce rôle. J’avais renversé la dynamique de pouvoir et je contrôlais la façon dont j’étais objectifiée, après une vie entière à être sexualisée sans consentement.


Mais ces dernières années, à mesure que j’ai assumé davantage ma queerness et que j’ai vu à quel point les personnes grosses et les personnes de genres divers sont maltraitées dans ces espaces, je me suis sentie beaucoup moins habilitée par ce type de travail. Je voulais être la voix qui change les mentalités. Mais ces établissements sont construits sur une fondation de misogynie et sur la marginalisation des personnes que j’aime. Alors je suis revenue à des performances surtout dans de petits spectacles publics. Des spectacles liés à la communauté burlesque de Montréal et présentés dans des lieux qui soutiennent sa magnifique diversité. Je crois que le burlesque peut changer le récit dominant autour des rôles de genre et de l’acceptation des corps, et j’enseigne cela à mes élèves avec l’espoir que leur art poursuive là où j’ai commencé. »

Burlesque : derrière le rideau de velours

Les costumes et les accessoires sont une part essentielle du burlesque. Comment abordes-tu la création de tes looks — est-ce que ça part d’un feeling, d’une chanson, d’un personnage ?


« Il n’y a pas de feuille de route unique pour ça… ces temps-ci, c’est souvent une seule pièce de costume ou un spectacle à thème pour lequel on m’a engagée qui déclenche le processus. Et c’est dans le travail quotidien de construction de l’acte que le sens personnel émerge. Je crée des numéros sur tout ce qui m’affecte profondément : ma communauté, ma famille, mes amantes et amants, ma première fois sous psychédéliques, les parties de moi que je découvre en thérapie. Pour le public, c’est un effeuillage captivant mais pour moi, c’est toujours plus que ça. »


Quel est un moment de tes années de scène que tu n’oublieras jamais ?


« L’un des plus mémorables serait sans doute un spectacle que j’ai fait à Brooklyn (NY) dans mes premières années, avec une troupe appelée le Blood Ballet Cabaret. On se déshabillait dehors, dans une cour pavée derrière une galerie d’art. L’endroit était éclairé par des torches et le public — une douzaine de personnes — avait des couvertures de survie argentées pour se réchauffer. Mon talon s’est coincé entre les pavés et mes dents claquaient tout le long. C’était tellement absurde que j’avais l’impression de vivre dans un film d’art.


J’ai aussi performé devant mille personnes dans de magnifiques théâtres à l’italienne et je les sentais avec moi à chaque seconde — c’est un high qui ne peut vraiment pas être reproduit et auquel je repenserai sans doute sur mon lit de mort. »

Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours

Ses inspirations vont des icônes du néo-burlesque comme Lola Frost, Julie Atlas Muz et Dirty Martini, au cinéma classique, à la science-fiction et à la mode sur les podiums. Ces influences éclectiques insufflent à ses numéros une sophistication ludique et une originalité audacieuse.


« Quelqu’un m’a un jour donné une définition du burlesque qui m’a vraiment marquée : c’est un cri pour la révolution, habillé d’un joli costume. Le burlesque classique prend une personnalité très riche et aristocratique et explore progressivement sa sensualité, en se détachant des attentes traditionnelles sur ce qu’une femme devrait être. On passe la première moitié à établir un lien avec le public, en mode : ‘regardez comme je suis jolie et belle. Regardez comme je suis contrôlée, gracieuse, drôle et accessible.’ Puis on termine en indiquant au public où regarder sur son corps presque nu, et à quel point on revendique le droit de partager une sensualité presque animale dans l’espace public. »

Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours

La scène des rêves : le Théâtre Le National

La campagne a été réalisée au Théâtre Le National, un lieu emblématique de Montréal avec plus de 125 ans d’histoire. Ses sièges en velours rouge, ses ornements architecturaux dorés et son éclairage chaleureux et intime ont offert un décor qui complétait parfaitement le drame et la sensualité de la collection Burlesque.

Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours

Lisa Fortin, responsable de la programmation et de la coordination générale au Théâtre Le National, partage son histoire :


« Tout a commencé en 1898, lorsque l’acteur Julien Daoust est revenu de New York après y avoir passé huit ans à se produire. Il a remarqué que, malgré l’abondance de théâtres à Montréal, les pièces écrites par des Canadiens français étaient encore absentes de la programmation. Il s’est également rendu compte que les artistes locaux n’étaient pas sollicités pour jouer les rôles principaux, et que des artistes venus d’Europe et des États-Unis étaient plutôt engagés pour ces rôles. Daoust, qui croyait fermement au potentiel des artistes locaux, était indigné que le Théâtre Royal, les Variétés et le Théâtre Renaissance refusent de leur faire confiance. Sa solution : construire un nouveau théâtre pour et par le peuple canadien-français.


Deux ans plus tard, le 12 août 1900, il inaugure le Théâtre National Français. Mais le lieu est rapidement repris par Georges Gauvreau, un restaurateur visionnaire et cultivé du quartier. Avec l’acteur Paul Cazeneuve, M. Gauvreau présente les grands succès de Broadway, joués en québécois, pour attirer un public francophone. Le Théâtre National Français offrira donc de grandes productions dédiées à Montcalm, Jos Montferrand, De Lorimier, etc. Mais le public aime aussi rire, et le lieu deviendra un espace privilégié pour la comédie québécoise, laissant place à des revues musicales ponctuées de commentaires insolents sur l’actualité, accompagnés de chansons et de sketches. Pendant plusieurs décennies, il accueillera les plus grands artistes du burlesque et du mélodrame québécois : notamment Tizoune père, Juliette Pétrie & Grimaldi. Rose Ouellette — La Poune — sera également directrice de 1936 à 1953. Historica Canada a produit une courte vidéo sur cette période de la carrière de Rose Ouellette : https://youtu.be/qXw3UHrmo5E


Avec l’arrivée de la télévision dans les foyers au milieu des années 1950, l’établissement traverse une période difficile. Il est même abandonné un temps au début des années 1960. Au fil des années suivantes, le bâtiment a été utilisé comme nickelodeon, théâtre de vaudeville, cinéma chinois, salle de classe (Conservatoire d’art dramatique de Montréal), et a même accueilli l’O’National — qui fit faillite après un mois — ainsi qu’un cinéma porno gay, Le Cinéma du Village. Sous la direction de Bernard Rousseau, en collaboration avec trois partenaires, ce dernier était initialement destiné à diffuser des films d’art à thématique gay, avant de se tourner vers le cinéma érotique de 1984 à 1993.


En 1997, le lieu reprend progressivement sa vocation initiale, et La Compagnie Larivée Cabot Champagne (c’est nous !) prend en charge la gestion en février 2006 et continue, à ce jour, à promouvoir des artistes d’ici et du monde entier. Voici une liste, rien que pour en citer quelques-uns : Suzie Arioli, 30 Seconds to Mars, Ariane Moffatt, Caribou, Chromeo, Cœur de Pirate, Daniel Lemire, David Usher, Devendra Banhart, Duran Duran, la projection du film Miroir Noir d’Arcade Fire, Habib Koité, Half Moon Run, Keren Ann, KRS One, Mistress Barbara, Mumford and Sons, Robert Charlebois, Simple Plan, Steve Earle, Vampire Weekend, Vincent Vallières, X Ambassadors, Cupcakke, le spectacle burlesque The Empire Strips Back… et bien d’autres ! »

Burlesque : derrière le rideau de velours

Qu’est-ce qui, selon vous, rend Le National si spécial et magnétique pour les artistes comme pour le public ?


« Pour le public, la salle a juste la bonne taille, entre intimité et grandeur. On peut voir ses artistes préférés de très près. Pour les artistes, l’acoustique est parfaite et je crois que beaucoup apprécient aussi l’esthétique de notre salle centenaire. Je sais également que beaucoup prennent plaisir à jouer dans un lieu chargé d’histoire. »


Le théâtre possède un charme à l’ancienne — comment parvenez-vous à le préserver tout en maintenant le lieu vivant et actuel pour les nouvelles générations ?


« Nous sommes très attentifs à toutes les modifications ou réparations que nous effectuons dans le lieu. Notre priorité est de préserver ce charme. Et pour garder le théâtre vivant et actuel, nous devons remercier les promoteurs très dynamiques avec lesquels nous travaillons. »

Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours

La collection Burlesque de blush

Tout comme Josephine apporte récit et mouvement à chaque performance, chaque pièce de notre collection Burlesque raconte une histoire de confiance, de glamour et d’affirmation de soi.


Dulcie : satin lisse avec une douce brillance, parfait pour des moments intimes au boudoir ou pour une élégance au quotidien.


Deception : dentelle luxueuse qui flirte et taquine, révélant juste ce qu’il faut.


Luster : microfibre satinée qui épouse les courbes avec une finition soyeuse.


Axil : maille ultra audacieuse, osée et provocante.


Carmen : roses brodées de rêve, maille stretch, lingerie conçue pour briller sur scène.


Liora : franges, satin et silhouettes à couper le souffle qui bougent avec vous.


Saint : accessoires provocants pour des moments derrière des portes closes.


Ondine : fleurs brodées sur maille, ambiance mystérieuse, conçues pour enchanter.


Vice : dentelle stretch à bords festonnés, détails de lanières et découpes audacieuses pour des nuits qui s’étirent jusqu’après minuit.


Chaque pièce agit comme un costume pour votre scène personnelle, vous permettant d’incarner confiance, présence et théâtralité.

Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours
Burlesque : derrière le rideau de velours

Le tournage au Théâtre Le National a réuni des couches d’histoire, d’élégance et de performance. Les rideaux de velours, les lustres dorés et les échos de performers légendaires sont devenus partie intégrante du récit. Les accessoires faits main de Josephine et sa présence magnétique ont transformé chaque pose en une histoire, chaque image en une scène d’un théâtre vivant.


Pour ces fêtes, poussez le rideau de velours, explorez la collection Burlesque de blush et célébrez la confiance, le glamour et une féminité audacieuse. Les projecteurs sont à vous, et chaque pièce est conçue pour vous faire briller.